Un monde insolite
Dessins. 2006 
Encres de Chine sur Papier de riz.
Format 27x19cm

Monde: Ensemble de tout ce qui existe.
Insolite: Qui est différent de l'usage, de l'habitude et qui surprend.

"tout le monde tient le beau pour le beau,
c'est en cela que réside sa laideur.
tout le monde tient le bien pour le bien,
c'est en cela que réside son mal.

...C'est pourquoi le saint adopte
La tactique du non agir,
et pratique l'enseignement sans parole.
toutes choses du monde surgissent
Sans qu'il en soit l'auteur.

Il produit sans s'approprier,
Il agit sans rien attendre,
Son oeuvre accomplie, il ne s'y attache pas,
Et puisqu'il ne s'y attache pas,
Son oeuvre restera."
Lao-tseu. Tao-oking


Janvier-Février2006.

Le jour se lève,
Le parfum des préparatifs du nouvel an.
Demain sera un nouveau jour,
Mais les parfums resteront immuables,
Celui du zeste de citron est unique.
La neige tombe en gros flocons,
L’hiver fige les élans.
Mais avec un ticket de bus,
Le cours de calligraphie n’attend pas.
Le temps de communiquer,
Avec un bout de bambou.
Le froid est intense,
La buée sur les vitres,
Les intérieurs chaleureux.
Les prémices déjà, des bourgeons.
Le printemps sera généreux.
Tout est laiteux et trouble,
Reste,
La force et l’intensité du trait.
De celui qui insuffle la vie.
Le temps se glace,
L’hiver est rude,
Mais sous la froideur,
La douce parole,
Chaleur des hommes.
Le bruissement,
Feuillage d’un bambou.
La musique lancinante,
Des plaintes.

La bourrasque d’un vent sibérien.
Une journée ouatée.
La pâle lumière,
Rouge des lanternes chinoises.
Ses plaines immenses du nord,
Gelées.
Tant d’hommes y moururent.
Le temps d’une folie aveugle.
Le blanc abyssal,
Silencieux,
Des victimes,
Face à la fureur,
Bruyante,
D’un dictateur.
La silhouette esquivée,
D’une ultime danse.
Avant de disparaître,
Dans l’inconnu,
Infini.

Mars-Avril 2006

L’unité du bambou.
Sa résistance,
Entre deux mondes.
L’insolence clarté d’un parti,
Le mystère précieux d’un esprit.
Peut-on imaginer,
L’esquisse d’une communion.
Comme Une,
D'un tout.

Dans la froideur,
Agonisante.
Les prémices,
D’un renouveau.
La fête du printemps.
Dans une Joyeuse,
Mais fragile,
Farandole de lanternes.
Comme autant d’espérance,
D’un mieux, partagé.
Mai-juin 2006

Le chant des mantras.
La terre chaude,
Poussière mater,
À la fonte des neiges,
Se révèle parcimonieusement.
L’année,
De tous les espoirs.
De celle,
Où l’homme laisse sa trace,
Humainement.
Une floraison,
Timide.
Sous la pâle chaleur,
De l’aube printanière.
Chacun,
Consulte son horoscope animalier.
Comme une force de la nature,
Rien,
Ne peut y déroger.
Face,
À soi-même.

Les eaux bouillonnent.
Des lambeaux,
Chimériques.
Ici et là.

La colère des hommes,
Les paroles,
Qui s’entrechoquent.
Dans un mouvement,
De surdité.

Le calme et l’apaisement,
D’une fin de tempête.
Le vert tendre,
Des pousses de bambous.
La sève du renouveau.
Juillet-Août 2006
Les prémices d’un dialogue.
La maturation d’un mot,
Comme un fruit vert.
La transparence,
D’un coup de pinceau,
Comme pour inscrire,
Le trait.

La douceur fraîche d’un bouquet,
Comme une invitation.
D’un intérieur timide,
Promesse d’échange.

Septembre-Octobre 2006
L’hiver est loin,
Bien achevé.


« Om mani pedme hum »


Novembre-Décembre2006.

Le simple chemin.
L’innocence,
Du maintenant.
La dualité,
De hier et demain.
Les couleurs de l’automne.
Le ticket, à portée de transit,
Toujours,
Pour partir,
Ailleurs.
Janvier 2007.

L’envol,
Immuable.
La force de l’insolite,
Monde.
Partout et nulle part.
À ce moment,
Être,
Simplement.

Cécile Donato Soupama. Sicile, Italie 2006

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patiences »
René Char (Fureur et mystère)

"Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que les mots sont là
pour faciliter leurs relations mutuelles" Michel Leiris.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire